lundi 21 février 2011

Avoir la tête (et ses données) dans le Cloud

Afin de vous proposer des articles toujours plus variés, Digitives ouvre ses pages aux contributions de plumes avisées. Yves, notre conseiller technique et natif digital, nous parle aujourd'hui du cloud, cette nouvelle technologie très prometteuse et bientôt incontournable dont on entend de plus en plus parler sans vraiment savoir de quoi il retourne.

Le « Cloud » abréviation de cloud computing, ou, en français littéral, le « nuage » ! Tout le monde en parle et de plus en plus de services et de logiciels l’utilisent. Vous vous en servez peut-être sans le savoir. Mais qu’est-ce, concrètement ? Le cloud est tout simplement un ensemble de serveurs interconnectés qui vont traiter des données ou exécuter des tâches à la place de votre ordinateur.



L'origine de ce concept vient des supercalculateurs. Comparés à des ordinateurs individuels, ce sont des machines surpuissantes qui permettent le traitement d’un nombre de données phénoménal à une vitesse très élevée. A titre d’exemple, les supercalculateurs les plus récents ont une puissance de plus de 2,5 peta Flops, contre quelques giga Flops pour les ordinateurs particuliers les plus performants. En termes simples, leur puissance est un million de fois supérieure à celle de votre PC, désolé de vous l'apprendre. Historiquement, ces supercalculateurs étaient constitués d’une seule machine, très imposante. Mais pour arriver à de telles capacités, leur fonctionnement a été repensé. Plutôt que de faire fonctionner une seule machine très puissante sur une tâche, c’est plusieurs machines moins puissantes - mais qui vont travailler en parallèle - qui seront consacrées à cette tâche. Le même principe est aussi utilisé dans les processeurs qui ne possèdent plus un seul mais plusieurs cœurs de calcul. C’est ainsi que les supercalculateurs sont devenus des ensembles de plusieurs centaines, voire de plusieurs milliers d’ordinateurs ordinaires ou même, dans certains cas, de plusieurs milliers de consoles de jeu, comme la PS3. Les réseaux de serveurs dédiés au cloud reprennent le même principe de fonctionnement, avec des exigences moins élevées.

L'ENIAC (1946), le 1er superordinateur et le Blue Gene d'IBM, l'un des plus récents et des plus populaires supercalculateurs

En ce qui concerne les utilisations proposées à l’internaute, un certain nombre d'entre elles se démarquent :

Puissance de calcul

La première est bien évidemment l'utilisation de la puissance de calcul de tels réseaux de serveurs, comme le propose Amazon avec l'EC2, ou Rackspace avec ses Cloud Servers. Ces systèmes permettent de faire tourner des applications de calcul ou de modélisation, mais cette fonctionnalité n’est généralement pas très courante pour l'internaute lambda (à moins de vouloir tester la sécurité de son réseau wifi). Cependant, ils permettent aussi d’héberger votre site internet, ainsi que les services liés : serveur mail, base de données pour l'e-commerce...


Stockage de données en ligne

Des solutions comme Dropbox vous permettent de synchroniser vos données, et ce de manière transparente, entre un répertoire de votre disque dur et un espace en ligne, soit par le biais d’un simple navigateur, soit grâce à une application dédiée compatible avec de nombreux systèmes d'exploitations et de plateformes mobiles (Android, iOS, Blackberry... ). Des alternatives comme SugarSync ou SpiderOak commencent également à se développer.


Système d'exploitation dématérialisé

Certains systèmes reposant sur le cloud vous permettent d’avoir accès à un système d’exploitation complet, à l'aide d'un simple navigateur. Ils proposent les applications les plus courantes et répondent aux besoins de la plupart des utilisateurs. Dans cette catégorie, on retrouve Jolicloud ou encore le tout récent Google Chrome OS, véritable système d’exploitation à part entière, à installer à la place de votre Windows ou Linux. Ces systèmes déportés profitant de la puissance du cloud permettent d'utiliser de façon optimale des terminaux bien moins puissants qu'un ordinateur, comme les tablettes ou les smartphones.

Afin d’illustrer la supériorité de son système et d’expliquer le cloud de manière humoristique, Google a récemment publié cette vidéo où l’on découvre un utilisateur malchanceux dont les ordinateurs portables successifs (des Google CR-48) sont régulièrement mis à contribution par des « scientifiques » désireux d’éprouver leur résistance :


Si vous aussi vous vous sentez d’humeur sadique et souhaitez malmener des Google CR-48, Google a mis à votre disposition cet outil qui vous permettra d’expérimenter différents moyens de tortures.


Néanmoins, deux questions restent toujours en suspens avant de profiter sereinement de ces systèmes utilisant le cloud.

La première est la suivante : quel niveau de sécurité possèdent les systèmes de cloud computing ? Les données de l’utilisateur n’étant pas stockées sur un support physique sur lequel il possède un contrôle total, mais sur des serveurs à distance, de nombreux problèmes de sécurité se posent. Tout d’abord pendant le transit entre votre ordinateur et le cloud, mais aussi une fois stockées sur les serveurs. Ces données peuvent être perdues, détruites ou même volées à cause d’un mauvais fonctionnement. Cela n'est que peu gênant dans le cas de photos de famille pour lesquelles vous disposez d’une sauvegarde, mais si cela concerne des données professionnelles, la situation peut vite devenir critique.

Deuxième question : quelle est l’empreinte environnementale de tels systèmes ? En effet, les réseaux de cloud, comme tous réseaux de serveurs, consomment une quantité énorme d’électricité qui dépend principalement du matériel utilisé et de la volonté des sociétés qui les exploitent. Greenpeace a récemment procédé à une étude afin d’en étudier l’impact.

S'il existe déjà des solutions de cloud privés pour les professionnels leur permettant d'avoir les avantages de la dématérialisation tout en gardant le contrôle sur leurs données, ce n'est encore le cas pour les particuliers. De manière générale, il est recommandé de faire des sauvegardes de vos données, quel que soit le support. C'est encore plus vrai dans le cas d'une utilisation du cloud.

Yves G.

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