Ben Kaufman, CEO de Quirky |
L'histoire débute en 2006 au salon Macworld alors que Ben Kaufman, à la tête d'une start-up d'équipements pour smartphones demande aux personnes présentes de proposer des idées d'accessoires apple avec pour objectif de développer le plus populaire en 72h. Le challenge remporte un franc succès avec plus d'une centaine de concepts suggérés et un produit final vendu à des centaines de milliers d'exemplaires. Conscient du fort potentiel offert par le crowdsourcing, il décide de créer en 2009, Quirky, une plateforme dédiée au développement social de produits.
Le principe
Après avoir crée un compte utilisateur sur la plateforme, l'internaute peut alors soumettre son idée en s'acquittant de la somme de 10$ et en remplissant une fiche descriptive (description de l'idée, catégorie, public ciblé etc). Loin d'être une formalité, cette fiche sera décisive pour le futur du projet car une fois validée, cette dernière a 30 jours pour convaincre la communauté. Pendant cette période d'évaluation, le projet pourra être amélioré par son créateur grâce aux commentaires et suggestions des internautes.
Parmi les projets les plus plébiscités, deux d'entre eux sont retenus chaque semaine par l'équipe de Quirky. La start-up new-yorkaise compte plus d'une quarantaine de professionnels (ingénieurs, designers, chargés d'étude etc) pour travailler sur le développement des projets avec en prime l'aide de la communauté. Une fois l'idée transformée en produit, une série d'unités est disponible en pré-commande sur le site pour tester sa viabilité. En fonction de l'accueil réservé, ce dernier sera ou non produit à grande échelle et distribué au sein de grandes chaines de magasins.
Quels bénéfices ?
Quirky tient à récompenser chacune des personnes ayant participé au développement d'un projet. On compte en moyenne plus d'un millier de contributeurs par projet ! Pour ce faire, la plateforme a mis au point un algorithme capable de calculer le pourcentage de profit en fonction de la part d'investissement du contributeur. Les acteurs du projets touchent par la suite des "royalties" sur les ventes du produit. Au final 70% des profits reviennent à Quirky et 30% à l'inventeur ainsi qu'à la communauté qui s'est mobilisée.
Jake Zien, inventeur de Pivot Power |
Un modèle économique qui semble porter ses fruits avec l'exemple de Jake Zien, inventeur de Pivot Power, une multiprise ajustable qui lui a rapporté 290 000 dollars depuis son lancement.
Même si les deux plateformes ont un système de fonctionnement différent : l'une se base sur le crowdfunding, l'autre le crowdsourcing, Quirky est de plus en plus plébiscitée par les entrepreneurs souhaitant un réel accompagnement pour lancer leur produit. Une tendance qui s'est renforcée depuis septembre dernier alors que Kickstarter annoncait de nouvelles mesures concernant la nature des projets soumis sur sa plateforme avec pour slogan "Kickstarter is not a store". Des règles plus strictes et un nouveau ton ayant pour but de sécuriser davantage la réussite des projets et d'éviter les précédentes expériences où de nombreux porteurs de projet n'avaient pas pu honorer les commandes, victimes de leur succès.
Ben
Kaufman défend sa propre vision du crowdsourcing à travers Quirky, qui ne se contente pas uniquement du soutien de la
communauté pour le développement d'un projet. Pour lui, le principe initial du crowdsourcing n'est pas
pérenne et tend à s'essouffler très rapidement si d'autres leviers ne
sont pas proposés.
Aujourd'hui, Quirky est devenu un véritable réseau social comptant plus de 300 000 contributeurs. Chaque semaine, la plateforme recueille plus de 3000 idées et a déjà pu lancer 250 produits depuis sa création. Des inventions bientôt disponibles dans nos supermarchés français puisque la plateforme vient de conclure un partenariat avec Auchan pour les commercialiser.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire