Retrouvez-les samedi 28 mai en concert à 21h à l'Artichaut, à Strasbourg.
D'où vient le nom du groupe, Away from Luka ?
Stéphane : C'est un petit clin d'oeil à une chanson de Suzanne Vega. Quand j'ai rencontré Constance, elle m'a montré les morceaux qu'elle savait jouer, des reprises de ces chansons, qu'elle reprenait à la perfection. Quand j'ai entendu cette voix et la manière dont elle jouait, j'avais du mal à croire qu'elle n'avait jamais chanté auparavant. J'étais bouleversé.
On trouve toujours les titres de nos chansons de but en blanc. On jamme, on trouve quelque chose qui commence à nous plaire, et à un moment donné, on va essayer de fixer ces idées dans un séquenceur pour ne pas perdre la petite magie qu'il y a eu. On se regarde et on se dit "bon, ça s'appelle comment ?". On trouve les titres comme ça, en trente secondes. Et le premier c'était Away form Luka, un clin d'oeil à Suzanne Vega. La répétition s'est finie à minuit, on est allés boire un verre au bistrot du coin, et on s'est dit : "on l'appelle comment ce groupe ?". On s'est regardé et on s'est dit : "on l'appelle Away from Luka".
Comment se déroule le processus de composition des chansons ?
Constance : L'écriture vient naturellement, j'ai toujours beaucoup écrit, en français et en anglais. J'ai toujours un carnet dans mon sac, dans lequel je note des pensées. Les analogies et le vocabulaires sont très inspirés de la période littéraire romantique-gothique du XIXe siècle.
Et la musique ?
Stéphane : Constance et moi sommes complètement autodidactes. On apprend comme des enfants. C'est ça que m'apporte la musique, personnellement : le défi créatif, et le fait de garder cette part d'enfance.
Constance : Mais parfois la communication est assez difficile. Comme on ne connaît pas le nom des accords qu'on joue, c'est "tu vois je mets le doigt là et là, et ça fait ça !". Et après il faut trouver un truc qui va avec !
Stéphane : Au départ on avait très peu de moyens pour communiquer et mettre les morceaux en place ! Maintenant ça va tout seul, on se connaît mieux, on sait comment l'autre procède. On sait où mettre les doigts !
Parlez-nous de votre collaboration artistique avec Audrey Canalès, et de vos performances live ensemble.
Stéphane : On a rencontré Audrey au Trolley Bus, un soir. On a eu une conversation très agréable avec elle, et elle nous a laissé sa carte, qu'on a adoré. Il s'est écoulé un an, le temps de composer des choses, puis on a eu l'idée de sortir des singles. On voulait que chaque pochette soit réalisée par un artiste, et que cet artiste nous propose également une performance pour accompagner nos concerts. La première personne à qui on a pensé, c'était Audrey. Elle a répondu le lendemain.
Constance : Cette idée de pochette, c'était en réaction à la dématérialisation de la musique. On voulait retrouver l'objet CD. Et le moyen de redonner de la valeur à cet objet, c'est de faire une super pochette, comme c'était le cas avec les pochettes vinyles. On voulait retrouver cet esprit de collection, cet esprit vrai. C'est un autre support artistique. Comme un petit tableau, mais en lien avec la musique.
Stéphane : On voulait aussi les sortir en séries limitées originales, sérigraphiées. C'est quelque chose qui va arriver pour le mois de septembre. Cette idée a beaucoup plu aux plasticiens en général, on a eu beaucoup de propositions, mais avec Audrey il s'est passé quelque chose de particulier, elle s'est vraiment investie de manière incroyable dans le projet, donc on a continué à faire des choses avec elle.
Quelles sont vos sources d'inspiration inavouables ?
William : Je travaillais dans un conservatoire dans mes jeunes années, j'installais les salles de répétitions pour les fanfares, les orchestres symphoniques... Souvent je les entendais jouer, et c'était de la musique que je détestais, c'était vieillot, militaire. Mais du coup ça me ressourçait beaucoup, parce que je me révoltais contre ça, et quand je rentrais chez moi et que je me mettais sur l'ordinateur pour faire du hip-hop, ça sortait tout seul. Et aujourd'hui j'écoute de la musique qui me déplaît un peu, et ça revient.
Rémy : Alors moi ce n'est pas inavouable, du moins à mes yeux, mais j'écoute les vieux pionniers de la musique électronique. Jean-Michel Jarre, Kraftwerk, tout ce qui date des années 70.
Constance : Tous les matins je prend le bus, et je prend des notes sur les gens. Les gueules cassées, les mecs qui donnent l'impression de ne pas savoir où ils vont, les arbres, tout ce que je vois.
Stéphane : Pour moi le truc inavouable, c'est que je vais re-nourrir mon rêve de rock star en allant voir des concerts. Je me dis que c'est vraiment génial de vivre cette vie-là, et d'avoir cet allant sur scène. Même si après, finalement, le but n'est pas là pour moi, et que je ne fonctionne pas comme ça, mais il y a une impulsion, un moment où on se dit que toute cette aventure qu'on vit ensemble, ces moments de partage avec le public, ça vaut le coup. Ca donne un coup de fouet pour s'y remettre. Ensuite on trouve autre chose, on rentre dans un univers onirique, et on n'a plus besoin de tout ça. La passion engendre la passion. Voir des gens passionnés ça va ré-enclencher le mécanisme. Après il y a d'autres choses qu'on ne pourra pas avouer...
Constance : ah oui les râteaux ! Le râteau est une source inavouable d'inspiration !
Rémy : Pendant longtemps ça a été : une chanson, un râteau, mais on ne va pas donner les noms !
Stéphane : Et qu'est-ce qu'on a pu écrire grâce à ça ! C'est une énergie motrice !
Une interview du collectif Digitives avec Audrey Canalès
Retrouvez le podcast vidéo de cette interview sur le site du festival Strasbourg-Chicago. Pour plus d'information sur le groupe Away from Luka, consultez leur site internet, leur page facebook ou encore leur profil myspace !
Digitives
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