Le Superbowl de Sélestat, le festival des Artefacts, Décibulles, la Foire au vins de Colmar, 2010 a été une année chargée pour Secretive ?
Oui, et ça a aussi été une surprise pour nous. Le tremplin Décibulles qu’on a remporté nous a amené beaucoup de concerts dans la région. On a acquis une bonne expérience de la scène et une grosse envie de faire cet album qu’on est en train de préparer.
Parlez-nous justement de cet album.
On commence tout juste, les morceaux sont prêts. L’enregistrement des batteries commence demain et ça va s’étaler jusqu’au mois d’avril. On espère avoir des choses à faire écouter au mois de juin ou en septembre. D’abord en sortie numérique, et après on va essayer de faire une sortie physique sur support CD dans les meilleures conditions possibles.
Il y a eu un certain nombre de changements au sein du groupe : le départ de Constance, l'arrivée d'une nouvelle chanteuse, Chloé, et d'une 3e voix dans le groupe. Le groupe prend peu à peu forme ?
Je n’oserais pas parler de forme définitive, parce qu’il a tellement évolué depuis le tout début du projet fin 2006 ! Mais le groupe prend une forme qui me plaît beaucoup, notamment avec William, notre batteur, qui s’investit au chant. On travaille avec des professeurs de chant pour les harmonies, et même les harmoniques des voix, c’est-à-dire la manière dont nous devons les poser ensemble pour qu’elles sonnent bien. C’est un travail vraiment passionnant qui prend une très grande place dans Secretive maintenant. On souhaite arriver à faire une version acoustique mettant vraiment en avant les voix.
Vous revendiquez donc le titre de folk-pop langoureuse que les DNA vous ont attribué ?
Folk-pop c’était très vrai à une époque. Langoureuse, oui pour certains morceaux, mais de moins en moins. Je n’aime pas trop les étiquettes. On essaye de naviguer entre pop, folk, et électro, notre musique se nourrit de ce qu’on a écouté : les chanteurs folks que j’aime beaucoup, Radiohead, l’électro de Rémy et William, voire le hip-hop de William. C’est ce qui fait notre son actuel.
Secretive a noué une collaboration artistique avec l'artiste Ayline Olukman, et vos chansons sont accompagnées de vidéos de William Lamy. La présence d'un univers visuel autour de vos compositions est un aspect fondamental de votre musique ?
La rencontre avec Ayline Olukman s’est faite à travers notre collectif, le collectif Kim. J’ai toujours été fasciné par son univers dès le départ. Elle avait déjà fait une pochette pour une de leurs compilations et c’est tout naturellement qu’on lui a demandé de travailler avec nous, car son univers visuel correspondait beaucoup à celui de Secretive. On est clairement un groupe urbain, il n’y a pas d'ambiguïté. On préfère le béton et le verre à la campagne, même si certains visuels d’Ayline sont plus champêtres, on retrouve le plus souvent des univers urbains très chauds et c’est ce qui nous correspond. Avec son accord, on a pioché dans son catalogue numérique pour que William puisse faire les vidéos. Elle va également faire un tableau pour la pochette de l'album.
Quelles sont vos inspirations en matière de littérature ?
Paul Auster par exemple, Haruki Murakami que j’ai découvert avec bonheur et qui, je pense, va beaucoup m’inspirer pour mes prochaines chansons, ou encore Jay McInerney, un auteur américain que j’aime beaucoup. Parmis les auteurs français j’ai beaucoup aimé Maurice G. Dantec - même si ce qu’il fait actuellement est plus bizarre - et Maupassant.
Et dans la vie de tous les jours ?
C’est côté coeur que ça va se passer, je me nourris de tout ce que j’ai pu vivre avant, maintenant, tous mes espoirs, ce que je ressens, ce que je vois chez les autres couples. La nouvelle façon d’envisager la famille aussi, puisque ça me concerne directement étant donné que je fais partie d’une famille recomposée qui fonctionne bien. Plus que des revendications politiques - que j’ai aussi - mais qui ne vont pas forcément s’exprimer dans mes chansons. Mes inspirations sont plutôt de l’ordre de mon ressenti, ou du rêve et des passions amoureuses.
Qu'est-ce qui vous a donné envie de participer au festival Strasbourg-Chicago cette année ?
Surtout le fait de jouer avec Jon Drake, c’est vraiment mon souvenir de concert le plus incroyable de l’année dernière. C’est vraiment un plaisir et un honneur de jouer avec eux cette année.
Le nom du groupe, Secretive, vient de "Secretive Show", une chanson du groupe Calc. Pourquoi ce choix ?
Secretive Show est un morceau que j’aime beaucoup, tout comme le groupe Calc. On les a fait jouer au Molodoï, ce qui m'a permis de les rencontrer et de voir qu'ils ont un esprit assez proche du notre, c'est-à-dire de ne pas forcement chercher à vendre ce qu’on fait, mais de faire ce qu’on a envie de faire sans contrainte. Puis on a rétréci le nom à Secretive, tout simplement parce que "The Secretive Show", pour un public français, c’est compliqué à prononcer. Et puis le mot Secretive est un mot qui me fascine, ça veut dire cachottier, et c’est un peu l’histoire du groupe. Au départ on avait d’autres projets comme Lips ou Ventre, et The Secretive Show c’était nos petites chansons en parallèle. On ne les utilisait pas dans nos autres projets, mais on avait envie de les mettre en avant. C’est vraiment de là que vient le nom.
Si vous deviez comparer Secretive à une réaction chimique, laquelle serait-ce ?
Ce serait mon expérience fétiche : la pluie d'or de Berzélius. C’est une réaction pendant laquelle on fait refroidir très lentement une solution aqueuse. Des paillettes d’or se forment et tombent lentement au fond. C’est très poétique.
Une interview du collectif Digitives avec Audrey Canalès
Retrouvez le podcast de cette interview sur le site du festival Strasbourg-Chicago. Pour plus d'information sur le groupe Secretive, consultez leur page facebook, leur site internet ou encore leur profil myspace !
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