mercredi 18 janvier 2012

Internet et la campagne présidentielle, quel sera le rôle du web dans les élections en 2012 ?

On peut dire que le monde de la politique aura mis du temps avant de s'intéresser au domaine du web et à prendre la mesure de son intérêt dans les campagnes électorales. C'est aujourd'hui chose faite, et l'élection présidentielle de 2012 devrait occuper une place particulièrement importante sur internet. Les candidats sont désormais prêts à investir du temps et de l'argent (selon une estimation d'Europe 1, les budgets web du PS et de l'UMP devraient tout de même avoisiner les 2 millions d'euros, contre 200 000 € pour EELV). Leur modèle ? La campagne 2008 de Barack Obama qui avait su mettre le web à profit pour mobiliser les militants. Sites internet de "mobilisation", réseaux sociaux ou encore applications, les candidats (enfin surtout leurs communiquants) rivalisent d'inventivité pour lancer des projets qui sauront séduire les internautes afin de les mobiliser pour la campagne.


Mais tout comme la campagne "classique", la campagne web pour l'élection présidentielle 2012 est placée sous le signe de l'hostilité. Le cybersquattage (occupation frauduleuse d'un nom de domaine) est en première ligne, et les exemples de noms de domaine à connotation politique déjà été détournés sont nombreux (Hollande2012.fr, http://unionpourunmouvementpopulaire.fr/ ou encore http://www.lechangementcestmaintenant.fr/).

Capture d'écran du site www.lechangementcestmaintenant.fr

Autre constante, le recours au crowdsourcing et aux e-militants pour animer la campagne en ligne, recruter des électeurs et produire du contenu. Une stratégie qui repose sur la mise en réseau des bonnes volontés militantes pour faire avancer la cause politique. Premier exemple, l'application mobile Placeopeuple du Front de Gauche qui a pour vocation d'informer les sympathisants des avancées de la campagne de Jean-Luc Mélenchon et de fédérer un réseau de "Révolunautes" prêts à s'impliquer dans cette même campagne en relevant des défis collectifs proposés par le biais de l'application. A noter, le site de campagne du Front de gauche propose également une websérie autour des coulisses de la campagne présidentielle.

QR Code de l'application PlaceOPeuple

Les réseaux sociaux auront bien sûr un pouvoir prépondérant dans la campagne. Malgré une tentative en demi-teinte de création de réseaux sociaux "politiques" (Le site des Créateurs de Possibles de l'UMP a connu un flop retentissant et le réseau social du PS, la Coopol, reste relativement confidentiel), c'est donc par les désormais très classiques Facebook et Twitter que devrait se faire la diffusion d'information et de la mobilisation politique.

Mais il n'y a pas que les politiciens qui font preuve d'initiative pour mettre en avant l'élection présidentielle sur le web. En décembre dernier, Google a dévoilé les grands gagnants de son concours de développement web organisé en vue des présidentielles 2012. Version contractée du terme Data Visualization, Dataviz a pour objectif d’offrir un autre regard sur la campagne en mariant de manière harmonieuse données et visuels. Le développement d’applications web innovante a été retenu comme interface de choix pour visualiser ce type de contenu. Au final, 6 applications ont été désignées finalistes par Google avec comme grand vainqueur MediArena qui propose une Dataviz du traitement des différentes campagnes et candidats aux prochaines élections par la presse.


Mediarena propose ainsi une vision globale du poids médiatique d’un candidat en récupérant les données à partir de flux rss et de tweets. Très intuitive, l’application permet de confronter la visibilité de deux candidats, notamment sur des thématiques précises, afin de pouvoir juger au mieux de leur importance au sein de leur discours livré aux médias.

Parmi les 5 autres finalistes, on trouve également RetwHit, une application qui passe au crible l’activité des candidats sur Twitter.


Quel candidat twitte le mieux ? Retwhit vous aidera sans nul doute à vous faire une idée de la Twittosphère par période et couleur politique à travers une Dataviz simple d’utilisation.
Autant d’applications qui joueront incontestablement leur rôle à jouer dans le déroulement de ces élections. Google leur consacre d’ailleurs une place de choix sur sa chaîne Youtube dans l’onglet “Tendances”.

Et pour finir, nous tenions à saluer une initiative amusante proposée par le magazine en ligne Slate : le générateur de slogan. Basé sur le constat que les slogans politiques manquent tous cruellement d'originalité, le sloganiseur vous propose de créer votre propre slogan électoral, en vous économisant les services d'une agence de com. 

 Une note d'humour appréciable dans une campagne dans une campagne qui s'annonce particulièrement tendue.

Stéphanie M.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire