Après avoir consacré un premier volet sur le street art espagnol à travers le portrait d'Escif, le peintre révolutionnaire, découvrez aujourd'hui son alter ego féminin, Hyuro dont les oeuvres sont une véritable invitation au voyage.
Albal, Espagne (2010) |
Originaire d'Argentine, l'artiste vit depuis trois ans en Espagne, plus précisément à Valence où sa rencontre avec une figure phare du street art va bouleverser sa vie. Outre l'admiration qu'elle voue pour le travail de l'artiste Escif, ce dernier va la convaincre de passer de la peinture sur toile à la réalisation de fresques en milieu urbain. A l'instar d'Escif, les oeuvres de Hyuro se caractérisent par la finesse de leur exécution et leur sobriété.
(2010) |
Son passage de la toile à la rue est également synonyme de profonds changements au sein de sa démarche artistique. Dès son arrivée en Espagne, Hyuro choisit de laisser de côté l'art strictement décoratif en privilégiant le fond à la forme. Même si son style se veut évolutif, l'artiste s'applique à rester dans des teintes sombres afin de sensibiliser davantage le public au message véhiculé.
Valence, Espagne (2011) |
A travers ses réalisations, Hyuro évoque des sujets qui la touchent directement telles que ses peurs et inquiétudes. Des maux universels que l'artiste illustre à l'aide de personnages évoluant à mi-chemin entre un monde réel et onirique. Quant à la réalisation de l'oeuvre en elle-même, Hyuro laisse peu de place à l'improvisation, des croquis sont réalisés en amont afin de limiter le temps d’exécution ainsi que la marge d'erreur lorsqu'elle se retrouve en face du mur. L'artiste ne donne d'ailleurs aucun nom à ses oeuvres qu'elle se contente simplement de numéroter, une manière de laisser libre le choix de l'intepretation à tout spectateur.
Escif x Hyuro (2009) |
Outre l'admiration qu'elle voue à son mentor Escif, Hyuro a eu l'occasion de signer avec lui de nombreuses fresques. Une complémentarité évidente qui ressort dans chacune de leurs collaborations, où les univers se rejoignent avec perfection en démultipliant la force des thématiques abordées.
Difficile alors de ne pas voir en Hyuro, le pendant féminin d'Escif dont la poésie et l'onirisme ont su donner au street art espagnol ses lettres de noblesse.
Mélanie G.
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